A l’attention de Radio Notre Dame – Samedi 30 septembre 2006

Monsieur,

Je vous remercie de votre invitation à participer lundi prochain à l’émission « l’empire des coachs » sur Radio Notre Dame. Mais j’ai lu l’ouvrage hier soir en urgence et me vois obligé de décliner. Compte tenu du ton agressif et outrancier des auteurs, un débat de qualité sur vos ondes est impossible. Pour l’envisager, il aurait fallu préparer l’émission avec la journaliste et mettre en place avec vous-même et M. Gordi une règle du jeu précise me garantissant un temps de parole suffisant. Il aurait surtout fallu que M. Gordi, tout en ayant ses opinions, accepte l’idée qu’on puisse exercer le métier de coach de façon constructive, ce à quoi il se refuse absolument.

Je vous joins le communiqué suivant et vous autorise à en faire état sur vos ondes lundi prochain si vous le jugez utile.

COMMUNIQUÉ de François Delivré

1. La condamnation du métier de coach par les auteurs du livre « L’empire des coachs » est nette et absolue. Ils écrivent-ils à la page 91 : «nous préconisons le rejet en bloc ». Il n’y a pour eux ni bon ni mauvais coach. Selon eux, tous sont coupables du seul fait qu’ils exercent leur métier. Ce sont des êtres cyniques qui profitent de la souffrance d’autrui pour l’aliéner. Ils sont consciemment ou non les complices d’un système politico-économique qui opprime l’être humain.
2. Je ne me reconnais absolument pas dans ce portrait. Il défigure et salit la façon dont j’exerce mon métier ainsi que l’esprit qui m’anime.
3. Le procès des auteurs est sans appel. Il se fonde sur des convictions préétablies, ignore la réalité du métier et s’appuie sur des raisonnements pseudo-logiques qui feraient frémir tout scientifique rigoureux.
4. La lecture du livre m’a convaincu qu’un dialogue respectueux avec les auteurs sur le métier de coach est impossible. Ce  livre est outrancier et vindicatif. Il nie en bloc le métier et je ne veux pas cautionner sa publication par ma présence. En outre, si M. Gordi est logique avec lui-même, son enjeu sur les ondes de Radio Notre Dame serait de m’attaquer à outrance et je ne veux pas servir de punching ball.
5. Radio Notre Dame est une radio chrétienne. Je ne veux pas participer à une émission sur un livre où il est écrit : « La mort de Dieu fut la naissance des coachs. » Pour moi, Dieu est bien vivant. Même si je veille soigneusement au caractère laïc de mon métier et de mon enseignement, ceux-ci sont nourris de ma spiritualité. Or, à ma connaissance, le Christ n’a jamais condamné aucun métier.
6. Quoi qu’on puisse en penser, le coaching en entreprise est une réalité. L’enjeu actuel, pour ceux qui exercent le métier, est de le faire avec conscience, vigilance et professionnalisme. C’est dans cet esprit que je travaille et que, avec quelques confrères, j’enseigne.
7. Tout courant de pensée a son idéologie. C’est vrai de la psychanalyse comme cela l’est pour la nouvelle profession de coach. J’en réprouve certains aspects et les dénonce publiquement. Je reste vigilant pour ne pas me laisser asservir.
8. Pour moi, il n’y a rien de mal à aider quelqu’un à réussir. Et lorsque je me trouve face à la souffrance, j’adopte le beau précepte de Péguy : « contre le mal, il y a toujours humblement quelque chose à faire. »

François Delivré est l’ auteur du « Métier de coach » (Ed Organisation). Ce livre a été tiré à 12000 ex. et est devenu un ouvrage de référence dans la profession. Je vous le recommande chaudement c’est un excellent livre sur notre métier.