Moins le coach intervient plus il laisse d’espace à son client. Moins il exerce son pouvoir (pouvoir du savoir, pouvoir de ses outils, pouvoir de sa théorie…), plus le client peut reprendre son propre pouvoir.
Intervenir pour quoi faire ?
Les interventions de coaching sont souvent issues de modèles thérapeutiques (thérapies courtes, thérapies brèves, thérapies familiales entre autres). Il suffit de regarder d’un peu plus près l’approche de François Roustang (1), la posture proposée par Guy Ausloos « la seule personne que vous puissiez changer c’est vous… ». (2) ou les métaphorisations des grandes découvertes scientifiques (le Chaos, les structures dissipatives…) qui ont inspiré des personnalités comme Mony Elkaïm (3) pour s’en persuader.
Toutes ces démarches nous invitent à nous demander si, lorsque nous intervenons, nous le faisons pour être utile à notre client ou pour éviter un inconfort personnel : peur du silence, peur de l’inconnu, besoin de prendre en charge toute la réussite de la séance pour justifier la prestation (questions de contenu, utilisation d’outils, reformulation, conseils…) Si c’est le cas, voilà un bon sujet de travail avec notre thérapeute ! Car nous n’avons pas à nous soigner sur le dos de nos clients !
La question pour le coach est donc de savoir si « son geste » répond à un besoin personnel ou si « son geste » est approprié. Ne nous trompons pas d’objectif, le coach est là pour aider son client à se redéployer. Il n’est pas en séance pour s’exercer, tester ses nouveaux outils ou valider ses théories.
Pour nous, la meilleure façon d’aider un client est d’être économe : être « concave », c’est-à-dire accueillir sans tenter d’agir, et être « convexe » le moment venu, c’est-à-dire intervenir au juste moment avec le geste juste.La complexité c’est la richesse
Toutes ces démarches nous invitent à nous demander si, lorsque nous intervenons, nous le faisons pour être utile à notre client ou pour éviter un inconfort personnel : peur du silence, peur de l’inconnu, besoin de prendre en charge toute la réussite de la séance pour justifier la prestation (questions de contenu, utilisation d’outils, reformulation, conseils…) Si c’est le cas, voilà un bon sujet de travail avec notre thérapeute ! Car nous n’avons pas à nous soigner sur le dos de nos clients !
La question pour le coach est donc de savoir si « son geste » répond à un besoin personnel ou si « son geste » est approprié. Ne nous trompons pas d’objectif, le coach est là pour aider son client à se redéployer. Il n’est pas en séance pour s’exercer, tester ses nouveaux outils ou valider ses théories.
Pour nous, la meilleure façon d’aider un client est d’être économe : être « concave », c’est-à-dire accueillir sans tenter d’agir, et être « convexe » le moment venu, c’est-à-dire intervenir au juste moment avec le geste juste.La complexité c’est la richesse
Les humains sont complexes, le client est complexe, alors, restons complexe et acceptons la complexité (voir les travaux d’Edgar Morin sur la complexité 4). Ne tentons pas de réduire, simplifier, ou appauvrir nos clients. Comme le dit la loi de la variété requise : un système, pour survivre, doit être au moins au même niveau de complexité que son environnement. Il en est de même pour deux systèmes qui veulent entrer en relation. Autrement dit, pour accompagner nos clients, il nous est nécessaire de rester à un niveau de complexité au moins aussi élevé que le leur, les prendre en compte avec et dans leur complexité.Faire pour être
Le risque d’agir trop, d’en faire trop, d’agiter des outils est que le client n’avance pas. Pourquoi s’agite-t-on ? Parce que l’on croit qu’il faut faire pour être. Comme le dit joliment François Roustang « Qu’est-ce que l’attente ? C’est dire : Je n’ai pas de solution à un problème, je vais me mettre en état d’attention – d’attente, c’est-à-dire de tendre vers cette solution sans crispation…»
Agirait-on alors pour se masquer son propre vide : devant le silence, devant l’attente, devant l’inconnu, dans la peur de recevoir ? Nous devons agir parce que c’est nécessaire (utile au client) et non pour justifier notre présence rémunérée. L’objectif n’est pas que le coach réussisse son coaching mais que le client réussisse.Mais ne pas agir ne signifie pas ne rien faire ou ne pas savoir quoi faire. Au contraire, c’est créer un espace d’accueil, de confort et de sécurité où le client va pouvoir élaborer, se mettre en dynamique, reprendre contact avec son autonomie d’action. « Au lieu de se sécuriser avec les nombreuses bouées de sauvetage que nous avons l’habitude d’avoir à notre disposition, il s’agit au contraire d’accepter l’aléatoire, de s’ouvrir au chaos, de risquer l’événement, sans autres armes que notre compétence, notre expérience… ». (2)
Agirait-on alors pour se masquer son propre vide : devant le silence, devant l’attente, devant l’inconnu, dans la peur de recevoir ? Nous devons agir parce que c’est nécessaire (utile au client) et non pour justifier notre présence rémunérée. L’objectif n’est pas que le coach réussisse son coaching mais que le client réussisse.Mais ne pas agir ne signifie pas ne rien faire ou ne pas savoir quoi faire. Au contraire, c’est créer un espace d’accueil, de confort et de sécurité où le client va pouvoir élaborer, se mettre en dynamique, reprendre contact avec son autonomie d’action. « Au lieu de se sécuriser avec les nombreuses bouées de sauvetage que nous avons l’habitude d’avoir à notre disposition, il s’agit au contraire d’accepter l’aléatoire, de s’ouvrir au chaos, de risquer l’événement, sans autres armes que notre compétence, notre expérience… ». (2)
Le minimalisme
Le coach qui connaît les frontières de son métier, qui sait poser le cadre d’intervention, qui a installé une posture professionnelle, qui a identifié avec le client une direction de travail et qui a la capacité d’analyser le processus coach/client, qui est conscient des déplacements possibles dans la relation (transfert, projection, analogie, quel que soit le terme que l’on utilise) n’aura souvent que des interventions minimales à faire. Faisons confiance à nos clients, ils pourront exprimer leurs compétences.Isabelle Laplante, Nicolas De Beer , novembre 2006 in http://www.mediat-coaching.com/dossiers/dossiers.php?id_dossier=197
Notes_______________________________________________
(1) François Roustang : « Il suffit d’un geste » – chez Odile Jacob
(2) Guy Ausloos : « La compétence des familles » – Editions Eres
(3) Mony Elkaïm : « Si tu m’aimes ne m’aime pas » – Point Seuil
(4) Edgar Morin : « Introduction à la pensée complexe » – Point Seuil
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