Confrontation bienveillante en coaching par Mouhcine Ayouche
In Le Matin Maroc – 9 novembre 2015
La démarche en confrontation bienveillante consiste à permettre à son client d’affronter lui-même la situation qu’il vit, de prendre conscience des incohérences et de modifier ainsi sa manière de réagir. Éclairages avec Mouhcine Ayouche, coach professionnel certifié par l’International Coach Federation.
La confrontation est l’une des techniques d’intervention dont dispose le coach. Pourriez-vous nous parler de cet outil ?
Dans un processus de coaching, ce que l’on appelle la confrontation bienveillante est l’une des techniques d’intervention les plus efficaces dont le coach dispose. Bien menée, une intervention en mode confrontation peut s’avérer très puissante et mobiliser l’Adulte du client et le renforcer. Empruntée à l’analyse transactionnelle, la démarche est d’abord à rattacher au sens étymologique : confronter n’est pas affronter, mais faire front commun. Autrement dit, il s’agit d’affronter ensemble une situation ou une problématique donnée. En effet, dans un processus de coaching, le coach n’affronte pas son client. Par cette démarche, il lui permet plutôt d’affronter lui-même la situation sur laquelle il travaille.
Quelles sont les règles à respecter pour bien utiliser cette technique en coaching ?
C’est après un questionnement de clarification et de compréhension de l’origine de la difficulté aboutissant à une spécification du statut de l’information produite que l’intervention, dite de confrontation, va donc prendre place. Le coach va utiliser une information précédemment obtenue ou spécifiée, qu’il a auparavant catégorisée en lui donnant un nom, par exemple : «c’est un problème d’autorité», «c’est une difficulté à dire non»… Le coach doit également vérifier l’état du moi présent chez la personne coachée pour savoir si elle est prête à accueillir une telle démarche. Et en même temps vérifier si son propre état du moi n’est pas dans une position haute de donneur de leçon ou de détenteur d’une «Vérité». Autrement dit, contractualiser avec son client la mise en œuvre de la démarche de confrontation bienveillante.
Quelle utilisation dans l’accompagnement professionnel ?
Tout en étant une démarche de maïeutique (consistant à faire découvrir à l’interlocuteur les solutions en lui posant une série de questions) qui va déconcerter le client ou la personne coachée en lui permettant d’interroger un mode de pensée, de comportement ou de sentiment incohérent, la confrontation bienveillante n’est pas du tout une mise en accusation du client. C’est une intervention qui a pour but de permettre au client de prendre conscience des incohérences qu’il exprime pour les prendre en compte et modifier sa manière d’interagir avec les situations qu’il expérimente pour avancer. Modifier des comportements répétés et recopiés de figures d’autorité ou recopiés de son propre passé…
Existe-t-il des limites à l’utilisation de cette technique ?
L’une des limites est qu’il ne faut pas user de la confrontation bienveillante avec excès, mais plutôt avec modération. Une autre limite est d’être réellement en posture de témoin lucide de ce qui se présente et non en juge ou en conseiller.
Il ne s’agit pas de montrer au client «ce qui ne va pas chez lui», ce qui fait mal. Il s’agit de permettre au client d’affronter par lui-même ce à quoi il fait face.
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