Au sommaire cette semaine :
- Conférence, le 22 mars à l’ESCP : « Analyse d’une pratique : la supervision des coachs » Florence OUALID et André LEVY interviendront Le 22 mars 2006 de 18h30 à 20h30 – à l’ESCP- 79 avenue de la République à PARIS l’entrée est libre. Ils parleront de la supervision des coachs. L’offre et la demande coaching se rencontrent, un marché se développe qui entraîne dans son mouvement celui de la supervision des coachs. C’est l’analyse de cette pratique dans sa contextualité, qu’ils interrogeront au regard de la psychosociologie.
- Le dossier de la semaine : 2 Réflexions sur le métier de coach, la première parue dans la newsletter de la SFCoach et la 2ème sur le blog de Marc Traverson
« JEAN-LUC M’A TUER »
Notre métier est donc en passe de tomber dans l’abdomen public. Les émissions prime time à grand spectacle se penchent à son chevet. Après avoir produit des représentations du sondeur, du communicant, du psy de service, la machine à broyer les images a trouvé une nouvelle icône à digérer. Des émissions naissent sur les chaînes du câble, dont le principe est qu’un coach donne une consultation en direct live, sur le plateau, vite fait sur le gaz, à un « invité » qui vient lui poser un problème personnel, si possible sexuel. « Ah, mais moi je travaille surtout sur des problématiques professionnelles », objecte un coach, pressenti pour animer l’une de ces émissions. « Dommage, lui répond la production. On en fera une ou deux, mais c’est beaucoup moins porteur. » Une émission récente qui fait dans le « show psychologique » nous propose de suivre pas à pas le parcours des coachés au fil de la mission. On imagine sans peine les arrière-pensées des uns et des autres. Les autres, justement, ce sont les coachs qui ont accepté de se prêter à cette mascarade. Bientôt, sur leur plaquette, ils pourront inscrire fièrement « vu à la télé ». Mais comment l’œil d’une caméra pourrait-il se glisser au cœur d’une mission et prétendument « se faire oublier », ce qui était le grand déni de la soirée ? La réponse est simple : il ne le peut pas. Tout le transfert s’oriente insidieusement vers cet enjeu de diffusion et de création d’une représentation, au sens théâtral du terme. On ne traverse plus un coaching, on fabrique ensemble par un accord tacite ce que l’on va donner à voir. Un chroniqueur habituellement sérieux d’un journal habituellement sérieux zappe là dessus, et le mal est fait. D’un métier pas simple que l’on cherche à élaborer depuis des années, on fabrique une image bêtifiante au format de carte postale sous blister. Il va falloir ramer pour sortir de cette logique tellement réductrice qu’à force, il ne reste plus rien. Le coaching tel que nous le pratiquons n’est pas une chose simple. Mais la complexité ne fait pas d’audience. Aujourd’hui, j’avoue, j’ai mal à mon métier.
Pour consoler l’auteur de ce papier anonyme, donnons la parole à Marc Traverson qui défend notre beau métier ainsi :
« Votre Entreprise mérite Réflexion »…
C’est la réponse qu’il fat le plus souvent pour expliquer l’intérêt d’une démarche de coaching.
On peut envisager un travail avec un coach de bien des manières : en fonction des objectifs que l’on se fixe, du contexte de l’entreprise ou même par rapport aux outils que le coach utilise dans sa pratique (PNL, psychanalyse, analyse transactionnelle, ennéagramme, dialogue intérieur, process management, etc.). Si l’on n’y a jamais eu recours, on peut aussi se demander si le coaching n’est pas une mode passagère. Et les autres, mes collègues, mes collaborateurs, mes amis, que vont-ils en penser ? Tout cela est affaire de représentations.
Mais au fond, je crois que ce que l’on appelle aujourd’hui “coaching” répond à un besoin simple, et universel. Le besoin de réfléchir vraiment aux situations que nous rencontrons, aux difficultés qu’elles nous créent et aux solutions que nous pouvons inventer pour y faire face.
Toute réflexion véritable suppose un certain temps. Et l’utilisation d’un outil : par exemple une feuille de papier pour clarifier ses idées. Il n’empêche que l’on est généralement plus intelligent à deux que tout seul. Travailler en face-à-face avec un professionnel de ce travail de réflexion, c’est se donner une chance de voir les choses d’une manière différente de notre habitude. Dans le jargon du coaching on appelle cela “nettoyer ses lunettes”. C’est-à-dire en particulier se mettre au clair avec ses propres représentations pour s’engager utilement dans les situations relationnelles, transactionnelles, managériales, qui font la “vie professionnelle”.
S’il peut conduire à certaines remises en cause de soi-même qui peuvent être inconfortables, ce travail de réflexion ne saurait être négligé. Car il est une condition de l’efficacité de l’action.
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