Au forum de Printemps d’ICF France, Frédéric Lenoir nous a parlé de la joie.
« On sait se procurer du plaisir, il est très difficile de décréter la joie.
Quelles sont les conditions qui vont favoriser l’émergence de la joie ?
Car la joie est une émotion qu’on ne peut pas la maîtriser vraiment.
D’ailleurs, les philosophe ne voulaient pas en parler. C’est Spinoza qui en a parlé le premier
La joie est donc une émotion liée à l’idée de croissance et de progrès (conf le flow).
Chaque fois qu’on ne peut pas progresser, on est dans la tristesse.
Joie Passive ou Joie active ?
Comment transformer la joie en un sentiment durable, pour être plus heureux ?
Nous sommes mus par notre inconscient (désirs, émotions qui précèdent nos pensées) donc on n’est pas libre. Comment nos désirs peuvent nous faire grandir ? Vers des choses ou des personnes qui nous feront grandir.
La joie passive est une fausse joie : exemple tomber amoureux. L’amour est une joie liée à l’idée d’une cause extérieure. C’est donc une idée inadéquate nous dit Spinoza. Un moment donné, cet amour se transformera en tristesse ou en haine car on projette sur l’autre.
La joie active, profonde et durable est une vraie joie. C’est la Vraie connaissance de soi, vraie connaissance de l’autre et cela est une joie éternelle. Si on aime vraiment quelqu’un on ne peut pas le haïr. On peut se séparer mais on l’aimera toujours. C’est l’amour éternel et non infini.
Le chemin de la connaissance de soi et de notre lucidité, connaître notre affectivité et l’orienter vers des personnes ou des choses qui nous font grandir, nous guide vers la vraie joie.
On peut aussi faire ce chemin par les voix du bouddhisme, du confucianisme, de l’épicurisme ou du stoïcisme. L’objectif étant de diminuer son désir d’attachement pour ne plus souffrir. Cela correspond dans la religion à la vie monastique, l’ascèse, la modération pour ne pas s’attacher et donc ne pas souffrir.
La vie est souffrance
Mais la vie est souffrance, alors traversons la et acceptons la comme elle est et cultivons la joie pour traverser toutes les peines de l’existence (Taoïsme, Montaigne, Spinoza, évangiles).
Nous pouvons allier nos forces pour faire un monde plus performant ou accepter nos failles, fragilités, faiblesses pour faire un monde plus aimant.
Plein d’autres choses que la performance, la réussite et l’efficacité peuvent nous rendre heureux et la performance, le perfectionnisme rend les gens malheureux car il conduit au burn out. Vous pouvez lire sur ce sujet la fatigue d’être soi.
La vie est une chose tendre et fragile.
De quoi dépend notre bonheur ?
Le bonheur est intérieur et dépend très peu des conditions extérieures. Il est lié à des composantes individuelles. Le fait d’Etre et être tel qu’on est procure de la joie de vivre .
Il faut accueillir ce qui est et non pas vouloir ce qui n’est pas : Dire oui à la vie.
1/ Si tu veux être malheureux compare toi
2/ Sois qui tu es car il les autres sont déjà pris
½ chance ½ travail sur soi.
10% Conditions extérieures, 50% conditions génétiques (destins) 40 % de travail sur soi
Travailler sur soi pour s’améliorer – Etre heureux car il faut prendre la vie comme elle est.
Nous avons tous un taux de bonheur fixe calculé à partir de notre patrimoine génétique c’est notre capacité à être heureux de manière durable et globale sur une échelle de 1 à 10. Certaines personnes qui n’ont pas fait de travail sur elles, ont un bon taux de bonheur fixe car elles acceptent la vie telle qu’elle est.
Ce qui rend à coup sûr heureux c’est d’entreprendre un travail sur soi.
Vaut-il mieux gagner au loto ou devenir handicapé ?
Savez-vous que le bonheur des gens qui gagnent au loto dure 6 mois environ ?
L’accident, l’épreuve nous donne plus possibilité de grandir et d’être plus heureux après que ce que nous l’étions avant. Si on traverse une grande épreuve : on a envie de savourer la vie au jour le jour à travers de petites choses simple et de la savourer ici et maintenant : « carpe diem, cueille le jour ».
Il faut rechercher notre qualité de vie dans l’instant présent. Faire la liste au quotidien de tous ce qui nous rend heureux et nous donne de la joie. A quoi cela sert de vivre 1000 ans si c’est pour prendre des anxiolytiques et être malheureux ?
Profiter au mieux de la vie dans chaque instant. C’est le modèle de l’éternité et non de l’immortalité. »
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