De l’adultère à l’ère de l’adulte : l’Holacratie modifie notre relation au travail
Un des papas de l’Holacratie, Brian Robertson, venu s’exprimer lors d’un premier « Meetup Holacracy » à Paris résume en riant sa révolution post managériale : « Holacracy ? Organizations for grown ups* ! » Les praticiens de l’Holacratie s’accordent en effet à dire que les principes de subsidiarité, les rôles dynamiques, la fameuse réunion de gouvernance nous intiment l’opportunité de devenir adultes.
Qu’est-ce que l’Holacratie ?
L’holacratie (holacracy en anglais) est un système d’organisation de la gouvernance, fondé sur la mise en œuvre formalisée de l’intelligence collective. Opérationnellement, elle permet de disséminer les mécanismes de prise de décision au travers d’une organisation d’équipes auto-organisées.
Le terme holacratie est dérivé de celui d’holarchie inventé en 1967 par Arthur Koestler dans son livre The Ghost in the Machine. Une holarchie est composée de holons qui sont des entités autonomes et indépendantes mais qui sont reliées à une entité supérieure dont elles font partie. Une holarchie est donc une hiérarchie d’éléments auto-régulés fonctionnant à la fois comme entités autonomes et comme parties d’un tout dont elles sont dépendantes. Cette vision organique des organisations humaines est fréquemment comparée aux cellules d’un organisme qui sont à la fois autonomes et dépendantes de cet organisme qu’elles contribuent à édifier.
Le système holacratique fut développé en 2001 par Brian Robertson au sein de son entreprise de production de logiciels en vue de mettre au point des mécanismes de gouvernance plus agiles. En 2010, Brian Robertson publie la Révolution Holacracy qui définit les principes fondamentaux de la démarche. Ce nouveau style de management horizontal renverse complètement le management traditionnel. L’autorité et les prises de décisions appartiennent désormais aux salariés et à des équipes auto-managées. De nombreuses entreprises adoptent le modèle, comme Zappos, Danone ou encore Castorama.
L’Holacratie c’est prendre ses responsabilités en entreprise
Si l’enfant ne gouverne pas véritablement sa vie, cette dernière lui enjoint tôt ou tard de prendre à la fois ses responsabilités ET sa liberté. Deux faces d’un même jeton. Ce jeton que tout un chacun se voit remettre en entrant en Holacratie puis insère à loisir dans la « machine à soi » que s’applique à devenir l’entreprise basculée en Holacratie.
A la question posée des facteurs clés de succès (outre l’assentiment des actionnaires) pour implanter l’Holacratie dans une entreprise conventionnelle, Brian Robertson évoque, in vivo :
- La détermination des dirigeants et leur confiance
- Une démarche inscrite dans la durée : Isabelle Baur, ex dirigeante et désormais « premier lien » de Scarabée Biocoop à Rennes estime que l’entreprise de 200 personnes a passé le seuil de transformation après un an d’efforts soutenus. Seuil communément estimé à l’adoption d’une pratique profondément renouvelante par plus de 50% de la population concernée.
- Beaucoup de pédagogie, d’accompagnement « d’apprentissage en faisant ».
Ces postulats semblent s’apparenter à ceux qui sous-tendent l’éducation. A tout le moins l’idée contemporaine que l’on s’en fait !
Exit le bureau des pleurs ! Adieu les instances de validation (dont l’existence suppose à elle seule quelque invalidité première, celle du collaborateur, a priori infantile parce qu’infantilisé) ! Fi des frustrations délétères ! Haro sur une relation d’adultère avec notre boulot trop souvent dénigré dans nos conversations privées ! L’holacratie, qui est une forme de coaching d’organisation, accélère le passage à l’ère adulte.
* « L’holacratie ? Des entreprises pour les adultes »
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