Le harcèlement sexuel au travail, qu’en est-il dans nos entreprises ?
Le harcèlement sexuel est une conduite à connotation sexuelle se manifestant par des paroles, des gestes et des actes non désirés qui portent atteinte à la dignité ou à l’intégrité psychologique ou physique d’une personne.
Il peut se produire dans n’importe quel milieu de travail. Que ce soit sur le lieu de travail ou en dehors, lors de manifestations ou de déplacements professionnels (foires, congrès, voyages de prospection commerciale…).
Le harcèlement sexuel se manifeste par des actes verbaux et/ou non verbaux et/ou par des actes physiques.
Quels sont les victimes du harcèlement sexuel ?
Les femmes qui ont plus de risques d’être victime de harcèlement sexuel sont surtout des jeunes, célibataires et en CDD !
La victime n’ose pas parler, surtout au début, parce qu’elle ne comprend pas ce qui vient de se passer avec son agresseur. Cette femme a un métier, des compétences et ne veut pas se présenter dans son travail comme victime. Elle doit expliquer aux collègues et à la hiérarchie, et ce, à de nombreuses reprises, ce qui s’est passé avec l’agresseur. Enfin, elle a peur ! Peur de représailles abusives du harceleur, peur d’une enquête officielle au sein de l’entreprise, peur de ne pas être entendu pour sa plainte par la hiérarchie, peur de stigmatisation de la part des collègues et surtout, peur de perdre son emploi.
Qui sont les agresseurs ?
Dans l’entreprise, c’est de la rencontre de l’envie de pouvoir et de la perversité que naissent la violence et le harcèlement sexuel. L’agresseur est dans la majorité des cas un collègue et dans la minorité des cas une personne hiérarchiquement supérieure à la victime.
Les agresseurs ont différents profils : psychopathe, pervers narcissique, « affamé sexuel ». Souvent, ils ne peuvent résister à leurs pulsions et leurs motivations sont multiples. Un professionnel doit prendre en charge ces agresseurs pour les traiter.
Quel est l’impact sur l’entreprise ?
Si les harceleurs pensent parfois qu’il s’agit d’un jeu, les personnes qui les subissent sont atteintes, elles, dans leur dignité physique ou psychique. Si on laisse les agresseurs agir à leur guise, l’entreprise risque de perdre des compétences professionnelles, de la motivation et de la capacité productive des victimes. De plus, l’entreprise encoure des pertes financières supplémentaires en raison des congés-maladie, des dommages-intérêts demandés par les victimes et des frais judiciaires.
Que peut faire l’employeur ?
L’employeur doit réagir face à des faits de harcèlement sexuel et comprendre que ceci n’est pas un jeu et que les fausses accusations sont rares. Il est de son devoir et de ses obligations de protéger la santé et la sécurité de ses salariés.
Il est du devoir de l’employeur, afin de prévenir le harcèlement dans son entreprise, de :
- Organiser des séances d’information à l’ensemble du personnel sur le sujet
- Mettre en place des ateliers sur des thèmes comme le respect dans les relations entre collègues femmes et hommes et entre les différents niveaux de la hiérarchie.
- Informer les salariés grâce à des conférences*
- Diffuser une documentation sur le sujet avec rappel des articles de lois.
- Afficher un règlement intérieur de bonne conduite avec des messages clairs sur les agissements prohibés et en indiquant que les personnes qui subissent un harcèlement sexuel ont le droit de se plaindre avec à la clef, sanctions pour les agresseurs.
- Nommer un « monsieur RPS » si l’effectif le permet.
- Impliquer la médecine du travail, l’assistante sociale ou la psychologue du travail
*Iv Psalti est Docteur en Sciences Biomédicales, Sexologue Clinicien, Auteur, conférencier, chroniqueur (télé, radio) et formateur en sexologie . Enseignant à l’ULB (Université Libre de Bruxelles) pour le « Certificat Universitaire en Sexologie Clinique ».
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