Psychologie sociale et santé : l’état de l’Art
Qu’est-ce que la santé, définie par l’OMS ?
On oppose souvent le fait d’être en bonne santé et d’être malade, or la différence peut-être ténue.
L’OMS définit la santé en 1946 comme un « état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » ou un « ensemble des ressources sociales, personnelles et physiques permettant à l’individu de réaliser ses aspirations et de satisfaire ses besoins. »
La santé du point de vue de la Psychologie sociale
Le désaccord méthodologique des professionnels de santé a fait naître la discipline de la psychologie sociale de la santé, officialisée en 1985 aux Etats-Unis, et l’année suivante en Europe sous l’impulsion de Matarazzo. Une de ses pionnières, Mme. Bruchon-Schweitzer, la définit comme l’ « étude des troubles psychosociaux pouvant jouer un rôle dans l’apparition des maladies et pouvant accélérer ou ralentir leur évolution ». Elle a pour objectif d’appréhender les aspects psychologiques qui interviennent ou qui influencent la façon dont les individus réagissent ou font face à la maladie et aux traitements qui leurs sont proposés. On prend ici en compte l’avis de l’individu, de son environnement et on propose des alternatives du mieux qu’on peut pour s’adapter à sa situation.
Son intérêt est d’identifier les dimensions socio-psychologiques (facteurs psychosociaux) et leurs répercussions biologiques de manière à aider l’individu à trouver en lui et autour de lui des ressources pour faire face à la maladie et à adopter des comportements préventifs. Le patient n’est donc pas passif, il est acteur. On le responsabilise, l’autonomise, lui demande son avis. Le psychologue joue ainsi le rôle de médiateur. Les domaines d’application de la psychologie sociale de la santé sont intéressants pour le monde du travail.
Du modèle « bio-médical » au modèle « bio-psycho-social »
On assiste à une évolution dans la façon d’aborder la santé. Le modèle bio-médical considérait le patient comme victime de sa pathologie et la santé comme un état dichotomique ; « être en bonne santé » ou bien « être malade », sans continuité entre ces deux états. Selon la médecine traditionnelle, la maladie peut engendrer des conséquences psychologiques mais n’a pas de causes psychologiques. Par exemple, le cancer peut déclencher une humeur dépressive mais l’humeur n’est pas considérée comme un élément qui va influencer la progression du cancer. Ainsi, les aspects comportementaux, psychologiques et sociaux sont mis de côté pour se concentrer sur l’état physique du patient.
Aujourd’hui, les problématiques de la santé et ses méthodologies muent progressivement. On intègre les apports des recherches de la biologie, de la psychologie, des neurosciences et de la sociologie à la médecine.
Le modèle bio-psycho-social se caractérise par le fait que la santé et la maladie ne sont pas abordées comme des objets extérieurs mais à travers l’expérience vécue de la personne. On s’intéresse au sujet dans son contexte, c’est-à-dire à l’analyse des interactions entre subjectivité (exemple : soutien social perçu/maladie) et situation concrète (soutien social réel/maladie). Ainsi, notre regard est porté autant sur l’environnement, les antécédents psycho-sociaux, la qualité de vie personnelle et professionnelle que sur l’état physique de la personne à proprement parler. Parallèlement, la psychologie positive, toujours en développement, appuie l’idée de se focaliser sur ce qui fonctionne bien, les ressources et les compétences d’une personne, ainsi que sa créativité, ses objectifs, ses désirs et sa singularité.
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