Dans les entreprises la vie des cadres est-elle encore une vie?

Une conférence débat autour du livre de Jena-Philippe Bouilloud « Entre l’enclume et le marteau : les cadres pris au piège », ed. du Seuil

Catégorie sociale longtemps privilégiée dans l’entreprise, la situation des cadres se dégrade depuis les 30 dernières années. Le phénomène a commencé dès les années 80, quand la pression des actionnaires s’est renforcée, tendue vers une logique de résultat toujours plus importante et toujours plus rapide. Une nouvelle démarcation s’est alors opérée entre les directions générales, proches des actionnaires et de leurs intérêts, et le reste de l’entreprise, succédant à celle qui distinguait classiquement les cadres des ouvriers et employés.

S’ils restent responsables de leur activité et conservent l’autonomie liée à leur statut, ils trouvent de moins en moins de marge de manœuvre et ne maitrisent plus les éléments nécessaires à cette responsabilité. Ils doivent concilier en permanence des injonctions paradoxales. Victimes de ce fonctionnement, ils en sont aussi les acteurs par leur implication dans le système managérial, dont ils partagent l’idéologie qui sous-tend celui-ci. JP Bouilloud a investigué dans des secteurs aussi divers que la métallurgie, l’industrie pharmaceutique, le secteur bancaire, ou l’entreprise publique. Il est allé à la rencontre de nombreux cadres dont diverses situations sont rapportées dans l’ouvrage.

C’est à travers une approche centrée sur la dimension de l’organisation, que l’auteur analyse les causes de ce malaise. Quelles transformations peut-on engager dans les entreprises pour qu’elles retrouvent le chemin de la réflexion, du collectif et de la capacité critique ?

Jean-Philippe Bouilloud propose quelques pistes. Il invite les entreprises à réinterroger leur mode de fonctionnement, à favoriser la concertation de l’ensemble des acteurs. Et il invite les cadres à
retrouver une responsabilité et l’intérêt du collectif, à résister pour ne plus accepter n’importe quoi au nom du changement, retrouver leur intégrité et leur liberté de penser et réinsuffler de la vie et de l’échange dans des collectifs de travail.

Quand : MERCREDI 5 FEVRIER 2013 – 18h-20h

Où : Centre Sèvres Faculté jésuite de Paris  – 35 bis rue de Sèvres – 75006 PARIS

Organisateur : APSE – pour s’inscrire contact@sociologie-professionnels.com