Le bonheur au travail, un documentaire d’Arte le 24 février
Redonner le pouvoir aux salariés
Dans « Le bonheur au travail », diffusé sur Arte le 24 février à 20h50, le réalisateur Martin Meissonnier se penche sur ces entreprises – petites ou grandes – qui ont osé secouer le cocotier : de la biscuiterie Poult à la fonderie Favi, en passant par le nantais Chronoflex ou encore le groupe de textile Gore. Leur point commun : avoir redonné du pouvoir aux salariés et supprimé des strates hiérarchiques.
11% des salariés sont contents d’aller travailler !
Le film d’environ 90 minutes s’ouvre sur un triste constat : en France, comme en Allemagne, « le pourcentage de salariés engagés, c’est-à-dire qui se lèvent le matin avec un sourire » n’est que de 11%. Une situation à mettre au compte notamment d’une « structure pyramidale étouffante » de la hiérarchie, venue avec l’ère industrielle, et qui n’est plus pertinente aujourd’hui, explique un intervenant. Face à cette situation, certains, comme Poult, ont essayé autre chose. En 2006, le patron, un entrepreneur belge qui travaillait pour un fonds d’investissement, rassemble le personnel de l’usine de biscuits pour un « brainstorming géant » sur une nouvelle organisation. Résultat, après une longue réflexion: la suppression de toute hiérarchie intermédiaire. Surprise, c’est un succès: Poult embauche et affiche une croissance insolente de 12%.
Primes à l’idée retenue
Autre entreprise, même success-story, chez Chronoflex, société de réparation de flexibles. Là aussi, après une réflexion collective, la pyramide hiérarchique est remplacée par de petites équipes autonomes, rebaptisées « speed-boat ». « Pour bien montrer que ce n’est pas que du discours », le patron part un an faire le tour du monde. Les salariés en profitent pour parler rémunération. Ils optent pour des bonus individuels et collectifs en fonction de la performance et une prime pour tous en fonction des bénéfices. « Le jour où on a mis en place ce système là, le chiffre d’affaires a pris +15% sans rien faire », constate le patron sourire aux lèvres. Un délégué du personnel plaisante en notant que « ce qui travaille » les salariés désormais, c’est l’idée de payer des impôts!
Responsabilité complète
Ces entreprises sont « libérées », un concept qu’explique le professeur de management Isaac Getz dans le film: les employés « ont une liberté et la responsabilité complète pour entreprendre toute action » qu’ils « pensent être la meilleure pour l’entreprise ».
Exemple à la fonderie Favi en Picardie (400 salariés). Un ancien militaire atypique y a mis sur pied des « mini-usines » avec une hiérarchie réduite à sa plus simple expression. Il est parti du principe que « la confiance rapporte plus que le contrôle ». Chez Favi, les syndicats ne sont pas représentés, leur présence n’étant « pas nécessaire », selon les salariés. Ceux-ci peuvent faire des propositions sur l’organisation du travail dans une urne et gagnent des primes lorsque leur idée est retenue.
Découvrir ce que pense Erhard Friedberg des entreprises libérées
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