Les acteurs du marché : des profils divers et majoritairement féminins – Un baromètre complet sur le coaching en France
Le coaching est une profession pratiquée majoritairement par des femmes : 64% en France, en 2010, publie la SFCoach
Cette tendance s’observe aussi à l’échelle globale : en 2016, 67% des coachs dans le monde sont des femmes.
Le profil des adhérents à la SFCoach, confirme également cette féminisation avec un pourcentage de 60,94% de femmes sur le total des effectifs.
Les coachs sont généralement des professionnels expérimentés : plus de la moitié d’entre eux ont entre 45 et 59 ans et ont exercé auparavant une fonction opérationnelle en entreprise (dans le conseil, les ressources humaines ou la communication, par exemple). En terme de rémunération, le chiffre d’affaires brut des coachs en France connaît des disparités très fortes, de 25 000 à plus de 100 000 euros par an. De nombreux coachs ne tirent pas tous leurs revenus du coaching et exercent aussi des activités de conseil et de formation ou de psychothérapie quand ils sont issus de cet univers.
Au niveau de leur bagage théorique, la majorité des répondants à l’enquête effectuée par la SFCoach ont suivi une formation initiale en économie, marketing, finance ou commerce. Et un coach sur deux a été formé pendant plus d’un an à la psychologie », précise Bernard Soria, Vice-Président de la SFCoach.
Les coachs sont formés professionnellement au coaching
Derrière cette diversité de parcours, la quasi-totalité des coachs a reçu une formation spécifique en coaching. Ainsi, en 2016, 52% des coachs en exercice avaient reçu entre 60 et 199 heures de formation au coaching dans leur parcours et plus de 200 heures pour 42% d’entre eux. Au niveau des références théoriques, les coachs se réclament de nombreuses approches : l’approche systémique, l’analyse transactionnelle, la programmation neurolinguistique, la psychanalyse, etc. Les associations de coaching regroupe des praticiens de quasiment tous les cadres de références existants. Bien que leur parcours de formation et leurs références théoriques soient divers, les coachs partagent une même volonté de mettre leurs pratiques et leurs modèles en discussion avec leurs pairs. D’où l’importance des conférences, journées d’études et séminaires organisé par les fédérations professionnelles telles que la SFCoach ; fédérations qui, en l’absence d’un cadre législatif, structurent le métier.
Le marché du coaching en France : état des lieux
Sous l’impulsion d’organisations référentes, le coaching a gagné en visibilité et en respectabilité. Si le marché global donne certains signes de maturité, le marché français pourrait réserver des surprises.
Les chiffres les plus sérieux sur l’état du marché du coaching en France ont été publiés en 2010 par la SFCoach. Le marché représentait alors 105 millions d’euros et regroupait 1500 coachs professionnels, soit environ 1 coach pour 15 000 salariés. En comparaison, le marché du coaching aux Etats-Unis représentait 2 milliards de dollars en 2012 avec 17 500 coachs professionnels, soit environ 1 coach pour 9 000 salariés.
Le marché français aurait donc encore une bonne marge de progression… Il faut toutefois souligner une importante différence culturelle entre les Etats-Unis où les coachés sont prêts à payer de leur poche le coaching et la France où le coaching est principalement pris en charge par les entreprises où travaillent les coachés.
La SFCoach estime par ailleurs qu’environ 5 000 personnes ont suivi une formation de coaching en France. Mais seuls 30 % d’entre elles exerceront effectivement le métier de coach et à temps partiel pour la moitié d’entre elles… il existe donc un fort engouement pour se former au coaching (y compris par intérêt personnel, chez les spécialistes des ressources humaines), mais peu d’élus qui en vivent vraiment.
Quelles sont les tendances du marché ?
À l’échelle mondiale, le marché du coaching a connu une croissance modeste, de l’ordre de 6% entre 2011 et 2015. Pour savoir si cette tendance se reflète sur le marché français, le plus prudent est d’attendre le prochain baromètre qui sera oublié courant 2017. Néanmoins, plusieurs éléments attestent déjà de la croissance rapide marché du coaching en France :
- La montée des risques psycho-sociaux et, donc, la croissance des besoins d’accompagnement.
- Le progrès de la notoriété du coaching en France.
- La croissance de la demande en coaching collectif.
- La multiplication et le succès de l’offre des formations au coaching.
- Une tendance à la baisse des prix du coaching, conséquence de l’augmentation du nombre de coachs et de la mise en place par les directions des achats de grandes entreprises de processus de référencement de coachs sous forme d’appels d’offres.
L’une des caractéristiques actuelles du marché est le déséquilibre constaté entre l’évolution de l’offre et celle de la demande. En effet, le nombre de nouveaux entrants sur le marché qui effectuent des missions de coaching se développe beaucoup plus rapidement que la demande de coaching des entreprises et des particuliers, créant une tension forte sur le marché. Le marché de la formation au coaching reste, pour sa part, très dynamique mais seuls 30 % de ceux qui se forment au coaching exerceront le métier de coach et à temps partiel pour la moitié d’entre eux.
L’efficacité des coachs : un levier pour la croissance du marché ?
Les organisations professionnelles de coaching accordent une grande importance à l’évaluation de l’efficacité du travail des coachs. La façon la plus courante de procéder est l’enquête de satisfaction auprès des clients explique Pascal Pougnet, Administrateur SFCoach.
Ainsi, selon une étude menée en 2014 en France, 83,6 % des personnes ayant fait appel à un coach se disaient satisfaites ou très satisfaites. Au côté de cette méthode, un champ de recherche s’est développé depuis plus de vingt ans, pour permettre une évaluation toujours plus précise du travail des coachs.
Dans une étude de 1994, le Professeur Donald Kirkpatrick proposait de prendre en compte, outre la satisfaction, trois dimensions dans l’évaluation d’un programme de formation professionnelle :
- L’apprentissage (en mesurant le développement de la connaissance de soi),
- Le transfert des apprentissages en comportements
- L’impact sur les résultats de l’organisation.
Depuis, une vaste littérature s’est développée pour tester l’efficacité des programmes de coaching selon ces indicateurs. Ce souci de mise à l’épreuve, de confrontation des modèles et des pratiques se reflète par exemple dans les « ateliers dialectiques », qu’organise régulièrement les associations de coaching en France. Ils permettent le débat entre experts universitaires et les coachs sur les évolutions de l’accompagnement.
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