L’expérience maximale du « flow » se mesure au travail

In Le Monde 28 mai 2014 – Sophie Péters – Le coin du coach tous les mercredis

Le psychologue hongrois Mihaly Csikszentmihalyi, professeur à l’université de Claremont (Californie) et spécialiste du bonheur, a montré que les loisirs, paradoxalement, procuraient peu de satisfaction comparés au travail. Dans le souci d’identifier les caractéristiques des « meilleurs moments de la vie », ce chercheur a défini le concept d’« expérience optimale », qu’il a baptisé « flow » et qui exprime l’état subjectif de se sentir bien.

Le flow, une expérience de bien être au travail

Le flow se manifeste lors d’une profonde absorption dans une activité considérée par l’individu comme extrêmement intéressante. Son implication est telle qu’il en oublie le temps, la fatigue et tout ce qui l’entoure, sauf l’activité elle-même.

Dans cet état, il fonctionne au maximum de ses capacités. Trois phénomènes s’y conjuguent : la fusion de l’action et de la conscience, la perception de contrôle, l’altération de la perception du temps.

APATHIE ET ANXIÉTÉ

L’expérience du flow a lieu quand les compétences nécessaires à l’activité de loisirs ou au travail ne sont ni dépassées ni sous-utilisées. Si celles-ci n’atteignent pas cet équilibre, l’individu va ressentir : de l’apathie (challenge peu stimulant associé à de faibles compétences), de l’anxiété (challenge élevé mais compétences moyennes), ou de l’ennui (challenge peu stimulant avec des compétences fortes).

Pour M. Csikszentmihalyi, le flow ne se manifeste que dans 20 % du temps de loisir, contre 47 % du temps de travail. Nul ne contestera que le temps libre est essentiel au bien-être. Mais les loisirs procurent peu de satisfaction dès lors qu’ils mobilisent peu d’intérêt. L’usage que nous en faisons est un facteur essentiel à notre équilibre. A méditer pendant les prochaines vacances…