Une Master Class de Erhard Friedberg sur la fin de la hiérarchie
La fin de la hiérarchie en entreprise : Révolution ou Illusion ?
Le point de vue de Peter Drucker
Le point de vue de Erhard Friedberg
Vers la disparition de la bureaucratie…
« La bureaucratisation serre l’ensemble des acteurs car il n’y a pas vraiment d’engagement. Le salarié a une paix royale sauf pour ceux qui font tourner la baraque et qui sont sur-engagés et finissent par en être malade : infarctus, AVC, cancers et autres pathologies.
La débureaucratisation permet d’obtenir plus de ressources pour gérer les contingences de la tâche, mais elle demande davantage d’engagement et fait émerger les conflits directs. Qui est prêt à cela ?
Dans les organisations de demain, il y aura une disparition de la protection bureaucratique c’est un apprentissage individuel et collectif ».
A la disparition de la hiérarchie ?
« Cela a déjà été testé dans les années 70. Il y avait des équipes semi autonomes mais les services fonctionnels ne supportaient pas la prise de pouvoir des opérationnels de terrain. On en est donc revenu.
Il y a eu la suppression de la ligne intermédiaire. Il y a eu la qualité totale avec des échanges directs.
Aujourd’hui les entreprises n’ont rien à voir avec celles d’il y a trente ans. Il y a déjà une déhiérarchisation et je crois qu’elle restera car la hiérarchie n’est qu’une modalité du pouvoir qui exprime la symétrie des acteurs et des ressources dans l’organisation. D’ailleurs, la hiérarchie n’est pas forcément inscrite dans l’organigramme : il y a des chefs sans réel pouvoir et d’autres qui n’ont pas de titre mais qui ont le pouvoir.
On ne peut pas faire disparaître les asymmetries : elles se reconstituent constamment. On abolit pas l’Etat, on le gère. On n’abolit pas la hiérarchie parce que chacun veut avoir une bonne situation. Alors, on renforce les asymétries car on ne sait pas égaliser les ressources dont bénéficient chacun une organisation. Laquelle vit de la constante de la reconstitution des asymmetries.
Manager, c’est gérer des équilibres de pouvoir assis sur des asymétries de ressources. Donc pour gérer, il faut créer des règles. Nous sommes les victimes de ce que nous voulons part ailleurs.
Le marché favorise les mieux placés au détriment de leurs concurrents. Si l’organisation fonctionnait comme un marché, on verrait les mieux dotés imposer leurs règles au moins bien dotés et se remettrait en place, de facto, une hiérarchie pour organiser l’asymétrie des ressources.
Le marché est un renforcement des forts et un affaiblissement des faibles jusqu’à ce que cela soit insoutenable. Il y a alors une réorganisation du marché. C’est un espace dans lequel intervient des acteurs qui offrent des choses. Une organisation n’est pas un marché.
Dans une organisation par projet, il n’y a pas suppression de la hiérarchie bien au contraire. Ne rêvons pas ! Et posons-nous la question comment gérer cette hiérarchie pour la rendre moins pesante et la moins frustrante dans laquelle restera les inégalités et les asymétries de ressources ?
Une solution est d’augmenter les ressources pour que les acteurs se sentent moins coincés dans les relations de dépendence.
Multiplions les ressources !!! Pas pour faire de l’entreprise, une entreprise du bien-être car les entreprises ne sont pas là pour cela ! »
Le rôle des nouvelles technologies
Rien ne peut remplacer le dialogue direct. Les NTIC peuvent donner aux dirigeants l’illusion de connaître la réalité. Ils connaissent des chiffres mais pas la réalité du fonctionnement.
Les NTIC peuvent brouiller les cartes. Il faut créer des indicateurs synthétiques pour que le top management comprennent où va l’entreprise. Mais comment redonner de la chair à tout cela ?
Une organisation est un marché de comportements déséquilibrés où les ressources sont inégalement réparties et gérées par un arbiter qui fait que cela ne soit pas trop déséquilibré et donc développe des pôles de pouvoir.
Donc vous voyez bien qu’une entreprise sans hiérarchie est une illusion ».
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