Le 13 février, la SFC a organisé à Paris une conférence sur la supervision. Les intervenants Thierry Chavel, Annie Cottet et Jacques Antoine Malarewicz nous ont fait part de leur point de vue.
Qu’est ce que la supervision ?
La supervision est un espace de découverte proche d’un espace de recherche. Elle permet de formuler des hypothèses face au client et de clarifier les interactions entre coach et coaché. Que dit le coach de ses coachings ? C’est un travail de désamalgame entre les désirs du coach et ceux de son client. C’est une chambre d’écho qui permet aussi de prendre conscience des angles morts, de se confronter à sa pratique et de s’engager dans un travail authentique et régulier. En présence d’un tiers, la supervision évite de s’installer dans la routine. Elle renouvelle la façon de questionner le client, l’entreprise et le coach.
La supervision est un élément indispensable et un pré requis dans les fédérations professionnelles (voir liens colonne de gauche), nous explique Annie Cottet car le coach, amené à interagir avec son client est exposé « à glisser » de sa posture.
Quels types de glissements rencontre t-on en coaching ?
- La pression du temps pour atteindre l’objectif (le coach se transforme en formateur)
- En faire plus que ce que demande le coaché
- Ne pas appréhender la demande posée à sa juste valeur
- S’arrêter à la première demande qui est souvent le symptôme et non l’objectif…
- Ce qui se passe en séance peut interpeller le coach sur sa propre histoire et le coach peut prendre de mauvaises décisions.
- Le coach peut ne pas pouvoir méta communiquer sur ce qui se passe car il peut être touché de « trop près »
Quand le coach va t’il en supervision ?
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Son client le fait tourner en rond
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Le client rejoue avec son coach ses problèmes relationnels
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Il est « dominé » par son client
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Il ne sait plus « quoi faire »
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Quand la demande du client devient la sienne
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Il a l’impression de patiner et de ne plus avancer
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Si la charge émotionnelle devient trop forte
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S’il a enfreint la déontologie
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S’il se met en position de conseiller ou formateur
Supervision collective ou individuelle ?
Les deux sont complémentaires expose Jacques Antoine Malarewicz. Cela peut dépendre du moment, des coachings en cours individuels ou collectifs ? La supervision individuelle est un coaching de coach. La supervision collective permet de :
- Partager des cas
- Prendre du recul sur sa pratique
- Remonter à l’origine du choix du coach
- Reprendre la main sur le cadre
- Rester en position basse sur le contenu
- Partager les apprentissages sur la déontologie
- Se tenir au courant des évolutions du métier
- Partager différents outils
Qu’en est–il de la supervision des superviseurs ?
Un superviseur n’est pas « supérieur » aux autres coachs explique Thierry Chavel. Un superviseur est simplement un coach de coachs comme le superviseur de superviseur. Le coach est dans un processus de formation continue et la supervision en fait partie. Le coach coache à partir de ses failles. Il faudrait se méfier de la marchandisation du métier car après l’ouverture de nombreuses écoles de coaching va-t-on créer des écoles ou des certificats de supervision ?
Or la position basse est une ascèse et un certificat quel qui soit ne validerait pas :
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Qu’est ce qui gouverne la pratique du coach ?
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En quoi fait-il autorité ?
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Quelles épreuves a t-il à affronter ?
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