Jean-Noël Lemasson – Ancien Chef d’entreprise témoigne sur la résilience au Forum de printemps de l’ICFF
En 2002, suite à un bilan de compétences, Jean-Noël Lemasson reprend une société de BTP en difficulté avec un ami avocat d’affaires et met en place un plan de redressement fondé sur un modèle sociétal qui mise sur l’épanouissement de l’ensemble des collaborateurs, la confiance, la transparence et la moralité.
De quels appuis avez-vous bénéficié dans ce projet ?
Tout le monde était contre moi et j’étais convaincu que je pouvais finir de rembourser le passif de cette société et qu’on pouvait aller encore plus loin. En 2005, on a remboursé le passif et mis en place un management participatif mais le mandataire qui était censé m’aider partait à la retraite et voulait me contraindre à déposer le bilan pour liquider son dossier. Heureusement, j’ai su trouvé des contrepouvoirs. Il a fallu que je m’adapte sans cesse.
Qu’est ce qui a permis de redresser l’entreprise ?
En tant qu’ expert-comptable, rien ne me prédestinait à l’entrepreneuriat. J’avais démarré ma carrière dans une très grosse entreprise et intégré une entreprise qui vient de déposer le bilan sans avenir était un vrai défi. J’ai donc :
- Mis en place des procédures
- Fédéré la cohésion d’équipes.
- Convaincu l’administrateur judiciaire pour un plan de continuation
- Pris la gérance de fait
- Diversifié la clientèle : La société avait un seul client.
- Écouté et communiqué tout au long du processus avec les ouvriers.
En 2006, l’entreprise est a nouveau en difficulté et j’ai été contraint de rechercher un repreneur. J’en ai trouvé 5 et je me suis battu pour garder les emplois. Pour protéger les salariés, j’ai réussi à faire une reprise d’entreprise pour garder 20 emplois.
Comment avez-vous rebondi ?
Je suis très persévérant et j’ai une bonne résilience. En 2007, j’ai retrouvé un poste de DAF comme salarié pour partager la stratégie d’entreprise avec un patron. Toujours dans le BTP. Puis je me suis investi dans l’association Second souffle. qui rassemble des patrons qui se trouvent en difficultés ou qui ont déposé le bilan. Suite à plusieurs licenciements économiques dans des postes de salariés, en juin 2015, j’ai trouvé un poste de DAF dans une entreprise industrielle de machine outils pour laquelle je suis maintenant Directeur général.
Pour moi c’est en communicant qu’on peut faire des retours d’expérience et aller plus vite pour trouver des solutions. J’ai d’ailleurs voulu partagé mon expérience dans un ouvrage : Une faillite, leçon de vie ? Il y a 64 000 dépôts de bilan par an en France et cela se termine au tribunal de commerce. Il faut avoir des appuis pour pouvoir retourner la situation car la plupart du temps le social vient après le côté économique.
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