Alertée par certains de ses membres, la Société Française de Coaching met en garde contre la pratique récemment apparue de prestations professionnelles de coaching fournies aux entreprises à des prix bradés, hors de toutes réalités du marché.
En ces périodes de restrictions budgétaires généralisées, il est normal que les entreprises soient très attentives à chacune de leurs dépenses. Les lignes de prestations externes sont passées au peigne fin, pour y trouver des sources d’économie. Parmi ces prestations, « le coaching ne fait pas exception et certaines entreprises ou administrations tentent désormais d’acheter à des prix très inférieurs à ceux du marché », constate Pascal Domont, Président de la SFCoach.
« En réponse à cette tendance, nous avons constaté que certains praticiens du coaching professionnel acceptent de brader leurs prestations ; cette attitude nous apparaît dangereuse pour les clients eux-mêmes à court terme car la baisse des prix entraîne mécaniquement une baisse du professionnalisme des coachs retenus par ces entreprises et donc, une dégradation de l’efficacité du coaching, à laquelle, en tant qu’organisation professionnelle de référence, la SFCoach ne peut consentir », déclare Pascal Domont.
Le coaching professionnel, une prestation haut de gamme
La SFCoach rappelle que le tarif horaire moyen normal pour un coach professionnel intervenant en entreprise, oscille entre 300 et 500 € HT, ce qui situe le coaching dans les prestations haut de gamme.
Pourquoi ces tarifs ?
Les tarifs pratiqués par les professionnels de ce métier s’expliquent par trois facteurs spécifiques :
Le parcours du coach
Le métier de coach appartient à la seconde partie de carrière. Il ne peut être exercé que par des séniors ayant décidé de quitter leur entreprise et d’effectuer une conversion professionnelle soutenue : formation au coaching, à la psychologie, à de nombreux outils de développement personnel et de connaissance des typologies de personnalité et supervision.
Les ressources du coach
Un métier prenant : il est impossible de le pratiquer de façon intensive et répétitive. Les coachs ont un nombre de clients relativement restreint.
La formation permanente
Pour garantir leur efficacité, les coachs s’astreignent à une formation permanente. Ils doivent être régulièrement supervisés.
Ils sont souvent, par ailleurs, engagés dans des démarches de développement personnel et de thérapies, liées à l’exercice de leur fonction. Ils sont aussi membres d’une organisation professionnelle et y cotisent.
Baisse des prix, baisse du professionnalisme
« Par-delà la marge de négociation qui relève des relations commerciales normales entre un consultant et ses clients, les véritables professionnels du coaching s’inscrivent dans des réalités économiques qui ne leur permettent pas de baisser leur prix en-deçà d’un certain seuil », insiste Valérie Pascal, Vice Présiddente « Il existe un risque non négligeable, pour les organisations qui cherchent à acheter moins cher, de travailler avec des intervenants qui ne sont pas des professionnels, et pour lesquels, par conséquent, le rapport qualité/prix de la prestation sera moins favorable. »
La SFCoach rappelle que seule l’accréditation et l’adhésion à une organisation professionnelle permet à une entreprise de disposer de garanties véritables sur le professionnalisme de ses interlocuteurs, et d’éviter ainsi les consultants-coachs auto-proclamés, qui ne répondent pas aux pré-requis indispensables à l’exercice de ce métier sensible.
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5 Réponses to “TARIFS COACHING : LA SFCOACH DENONCE LE DUMPING”
28 mai 2013
François SPICQCo-fondateur et ancien Président de l’AEC-EMCC France je tiens à féliciter Pascal DOMONT et la SF Coach pour cette prise de position claire et o combien réaliste que je partage totalement !
François SPICQ
EXPERGY
28 mai 2013
EMPROUCette question soulève un vrai débat.
Je réponds tout à fait aux critères de professionnalisme et de qualité décrits ci dessus.
Pourtant, je travaille en entreprise et en administration à des tarifs horaires inférieurs ( 180€ HT) que je ne considère pas « bradés »;
Je suis bien avec ce tarif, que je dois souvent justifer aussi ….
Cela me permet aussi de proposer des tarifs inférieurs à une clientelle privée , tarifs modulés selon leur situation professionnelle.
Si on reste à vos tarifs, le coaching s’adresse à une élite triée sur l’argent . Je suis pour une démocratisation de ce service.
Je gagne bien ma vie, j’ai une qualité de vie, je prends un client par demi journée….Chacun ces critères, ses valeurs, ses choix.
Faites confiance aux entreprises, si on n’est pas compétent, on ne reste pas sur le job !
J’adhère à une fédération de coachs pour des valeurs et une déonthologie, pas pour un esprit de corporatisme et une défense de privilèges comme le font certains médecins, thérapeutes, avocats …
Marie Christine EMPROU
coaching et plus
28 mai 2013
Valérie MOISSONNIERBonjour Marie-Christine,
Je souscris en effet avec vous que les tarifs donnés par la SFCoach ne s’applique par pour le service public et (peu-être) des PME en province mais pour ce qui concerne les entreprises des grandes villes, nous devons conserver nos tarifs pour toutes les raisons décrites par la SFCoach.
J’ai démarré ma carrière, il y a 10 ans et je travaillais déjà au taux horaire de 300 € de l’heure. Aujourd’hui, je suis plutôt entre 350 et 400 euros. En ce sens, on peut dire que nos tarifs ce sont dégradés. Très peu de mes clients, fidèles depuis 10 ans, ont revalorisé les tarifs. Pour certains, je travaille toujours à 300 € de l’heure. Et pourtant le coût de la vie a augmenté. Le tarif des séances de thérapie est passé de 50, puis 60, puis 70 euros. Les formations aussi. Comment garder la qualité dans notre travail si nous ne pouvons plus nous payer de la formation continue ?
Ce tarif n’est pas celui d’une élite mais le tarif couramment pratiqué dans les entreprises françaises. La démocratisation du coaching exite déjà : elle passe par des formules plus courtes, des interventions de coaching collectif et le téléphone.
Nous ouvrons prochainement avec mon équipe, une plateforme téléphonique qui permet aux entreprises d’offrir des formules plus économique : http://www.allocoaching.com
Quant aux tarifs pratiqués pour les coachings de paticuliers, comme vous, j’applique des tarifs modulés en fonction de la situation de mes clients : étudiants, demandeurs d’emploi, cadres, dirigeants ou retraités.
En adhérent à une fédération professionnelle nous respectons l’article qui défend notre profession et fait du coaching un métier à part entière à haute valeur ajoutée.
28 mai 2013
Yseult GOUVERNAIREBonjour,
Je réagis également à cet article qui soulève la polémique. Effectivement les tarifs doivent rester ce qu’ils sont en entreprise sous peine de voir le coaching devenir moins professionnel que ce que l’on voudrait. Bien sûr on parle de tarifs en entreprise. Mais que dire de petites et moyennes entreprises qui ne pourraient pas se permettre de dépenser 500€ par heure de coaching et qui pourtant auraient certainement besoin de cette prestation ?
Et pourquoi ne pas instaurer des grilles tarifaires selon la taille des entreprises?
Quant au coaching indivivuel et donc payé par le coaché lui-même, il est, me semble t il évident qu’il faut s’adapter aux portefeuille de chacun.
Un autre point? Que pensez-vous du coaching solidaire?
Franchement, je pense que le coaching doit se « populariser » et ne reste pas pour une élite car c’est comme cela que certaines personnes se disent coach et bradent les prix.
Qu’en pensez vous?
4 décembre 2013
Maryline LeprinceJe souscris complètement! ce n’est pas en diminuant ses tarifs qu’on augmente la qualité :-)
La fameuse phrase qui consiste à dire : « oui mais certains n’ont pas les moyens » me semble créer de terribles déviances.
1) Beaucoup de gens définissent leurs priorités et si atteindre leur objectif est une priorité, alors ils sont capables de trouver l’argent pour se faire accompagner très souvent (oui pour cela peut-être devront-ils renoncer à d’autres choses mais que veulent-ils plus que tout? Il faut savoir faire des choix, s’engager dans ce qu’on veut plus que tout)
2) Ce n’est pas en vous appauvrissant vous-même que vous serez demain en capacité d’aider ceux qui ont effectivement des problèmes financiers. En revanche en développant une pratique de coach de qualité (et donc qui se facture au tarif que vous valez), alors demain vous pourrez aider ceux qui ont des difficultés en offrant des bourses ou du temps etc etc
Mais pour aider quelqu’un, on ne peut le faire que d’une place où l’on est « puissant ». Sinon le risque est de se noyer avec celui ou celle qu’on cherche à « sauver »
Maryline Leprince – experte auprès des professionnelles de l’accompagnement qui veulent vivre pleinement de leurs passions
http://marylineleprince.com