Pierre Sabatier , Ergonomiste et entrepreneur, s’exprime au Forum de Printemps de l’ICFF sur le travail en 2030.
Le travail est un moyen. L’avenir va résider dans notre capacité à comprendre et incorporer les jeunes pour s’assurer de leur « bonheur »et donner du sens qui est la clé pour garder les talents d’aujourd’hui et attirer ceux de demain.
Le travail, va-t-il continuer en tant que tel ?
D’où la question fondamentale du revenu universel.
Cette question n’est pas nouvelle mais elle est exacerbée avec les troubles économiques, politiques, religieux etc. et a commencé dans les années 70 avec la première grande crise énergétique.
Pour les prochaines années la robotisation et l’automatisation va continuer à nous donner du travail.
Jusqu’à quand ? Aujourd’hui, on ne sait pas répondre à cette question.
Economiquement, notre période ressemble le plus à la fin du 19ème siècle.
Les innovations de rupture ne datent pas d’aujourd’hui : la machine à vapeur à permis le mouvement plus rapide dons des échanges nouveaux et la délocalisation. A l’époque, on est passé du local à une vaste délocalisation entre régions. L’électricité a créé de nouveaux besoins. Aujourd’hui, c’est Internet. En terme économique, les innovations technologiques ouvrent les marchés, offre plus de débouchées, de croissance et de développement de marge. Quand cela se fait la taille du gâteau grossit et on n’a pas de troubles sociaux. Mais quand le gâteau ne grossit plus, comme aujourd’hui, le degré d’acceptation du partage de l’économie ne fonctionne plus. On se mange les uns les autres pour continuer à grandir. On tend à des oligopoles, les trusts du 19ème siècle. Puis, la croissance disparait et laisse place aux anarchistes, troubles sociaux et tensions.
Depuis 10 ans, la croissance en France est atone et à laisser la place pour un vote « contre » aux dernières élections : Le Pen, 35%, Mélenchon 20%, abstention 25% et vote blanc 8%.
En 1901, Théodore Roosevelt est élu aux États-Unis grâce à son programme « Square deal » qui engagera une lutte de 10 ans contre les trusts grâce à la loi antitrusts.
Le phénomène actuel n’est pas durable et n’est pas tenable dans le temps car passer à la paille de fer les comptes de résultats n’est plus tenable. Le verre est plein. Une crise qui dure n’est plus une crise mais une mutation. On est à la veille d’un burn out généralisé des dirigeants et des encadrants.
Rupture politique ? Rupture des modèles d’entreprise ? Que faire ?
Il faut faire preuve de créativité et être en capacité de reconstruire ses modes de pensée et le sens du travail : entreprise libérée, hiérarchie transversale, temps différent etc. Il faut pour les jeunes générations réinventer le rapport au temps, offrir, par exemple, aux collaborateurs une journée par semaine pour des projets personnels (Google).
Les grosses entreprises et les start-up qui démarrent ont les moyens de faire cela.
Mais comment vont faire les entreprises « traditionnelles » ? Il faut investir pour se réinventer et toucher les fruits dans 3 ou 4 ans. Or depuis 5 à 6 ans, l’investissement a disparu dans les entreprises. Auront-elles la capacité de le faire avec le conflit actuel entre temps long (investissements, et investir dans le capital humain) et temps courts ? Les dirigeants actionnaires, sont des bombes à retardement car ils deviennent le défenseur du temps court contre le temps long nécessaire à la construction de l’entreprise. Rendre les gens propriétaires (cadre dirigeants) de leur travail ne les a pas rendu plus heureux et a appauvri notre économie.
L’enjeu majeur n’est donc pas le travail, il ne va pas disparaître.
Pour preuve, en 2030 : 16 millions de français auront plus de 65 ans et auront de gros besoin dans les services à la personne. Parallèlement, ils verront leur revenu baissé de 10% à 20 %. Voudront-ils travailler plus pour avoir des revenus suffisants pour bénéficier de ces services ou faudra-t-il baisser le coût du travail pour embaucher plus dans ce secteur ?
Nous sommes au milieu du gué et nous allons devoir aller vers un changement profond du modèle de société. Etre entre 2 eaux, est très désagréable. Aujourd’hui les jeunes veulent porter leur propres initiatives mais tout le monde ne peux pas être artisan et commerçant. Donc il va falloir faire cela dans l’entreprise créer de « l’entrepreneurship et de la globalité ». Il va falloir travailler sur des systèmes plus coopératifs ou sous forme de GIE et revoir la façon de manager : entreprise libérée en anglais ne se traduit pas par « free management » mais par « innovation managériale ».
En conclusion, on ne pourra pas choisir entre local et global. Comment faire les 2 ? La question n’est pas le travail mais l’organisation et la rétention des talents dans l’entreprise. C’est une révolution colossale, les entreprises en ont elles conscience ?
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